Le tournage (Partie 6) : Seul contre tous

Août. Sandra et Mike sont occupés respectivement par une seconde session ou par le travail. Christophe se focalise donc sur Nicolas et tente, durant cette période, de mettre en boite un maximum de séquence où il intervient seul. La première de ces scènes se veut symbolique, puisqu’il s’agit de celle où Ricky Youngfirst redevient l’agent Piggs, au prix d’un accouchement violent tout droit sortit de la transformation de « Hulk ». Le défi est de taille pour l’acteur, puisqu’il s’agit de se plonger dans une scène tumultueuse dont aucune image n’a encore été tournée, avec pour seul repère les directives du metteur en scène. Pari tenu à 100%, et le signe pour Nicolas qu’il va enfin pouvoir interpréter un fou furieux.
Plus difficile encore, la scène onirique où Piggs et Ricky discutent ensemble, demande une grande précision et la capacité de passer de l’un à l’autre sans ménagement. Parler dans le vide en ayant l’air d’y croire n’a rien d’une partie de plaisir, d’autant qu’il n’y a sur place que le réal et Nicolas, les deux assistantes prévues ayant du se désister au dernier moment.
Dernière de ses petites tirades en solo, le recueillement de Piggs sur la tombe de Charolles est tournée en deux heures, à peine retardée par un crâne récalcitrant, en prélude au nouveau duel Piggs/Tarte Maul, prévu le lendemain.
Bis repetitam. Benoit vient se faire maquiller dès 8h, et une équipe de 4 personnes se retrouve en plein cœur des bois pour un combat sauvage. Pierre est venu en assistant, pratique de plus en plus courante, pour remaquiller Tarte Maul et déplacer le matériel afin qu’il n’apparaisse pas dans les plans. Après un début laborieux où les acteurs prennent la pause, le combat commence enfin, au grand plaisir des deux épéistes qui s’en donnent immédiatement à cœur joie. Quelques heures plus tard, après une série de vilains coups d’épée sur les doigts, quelques cris de douleurs (dont un mémorable « Putain d’sa race ! » qui figurera dans le montage final), et la première expérience de Pierre en tant que caméraman, le groupe rentre au bercail, satisfait d’une journée fatigante mais riche. Les rushes mettent tout le monde d’accord : les deux combattants ont assurés à fond.